C'est en 1968 que
le Dr Paul Lemoine, médecin nantais, décrivit
l'embryoftopathie alcoolique supplantant la théorie de
l'hérédoalcoolisme.
L'alcoolisme féminin est répandu
: 5 % des femmes consomment plus de trois verres d'alcool par jour et 15 %
d'entre elles prennent un à deux verres par jour. Les grossesses des
alcooliques sont compromises par des fausses-couches, des complications
osbtétricales, des prématurés et une mortalité
périnatale accrue.
Le ftus d'alcoolique est affecté. L'atteinte est maximale dans
le cadre du syndrome d'alcoolisme ftal (SAF), 1 à 2
cas avec RCIU, anomalies faciales, malformations cardiaques et osseuses,
atteintes du système nerveux central (troubles neurologiques,
intellectuels et du comportement). Les lésions peuvent être
plus discrètes ( 4 à 5 ) avec un impact
considérable en santé publique.
Huit
idées-forces
- Pas de petites doses
sans risques
- Susceptibilité
individuelle variable
- Sevrage de la gestante
: il n'est jamais trop tard
- Danger d'alcoolisation
massive unique
- Une femme sevrée
mettra au monde des enfants normaux
- L'allaitement maternel
est contre indiqué
- Essayer de ne pas
retirer l'enfant de sa mère
- L'avenir des
nouveaux-nés avec un SAF est sombre : 100 % de retard
intellectuel |
Cinq fois plus d'enfants
handicapés par alcoolisation que par dyschromosomie. Que faire ? Et
comment faire ?
Pierre Marquis |
Comment éviter
le syndrome d'alcoolisme foetal ?
La connaissance de l'alcoolisation de la femme enceinte doit
être précisée dés le début de la
grossesse.
Les contextes le plus souvent rencontrés associent plus ou moins un
alcoolisme "familial" (parents, conjoints), une multiparité, une suivi
médical insuffisant, un milieu social défavorisé, une
intoxication tabagique et caféique et des difficultés
psychologiques. Au cours de la première consultation prénatale
l'entretien permet (pas toujours...) de repérer les alcoolisations
à risque pour le foetus : à partir de trois verres quotidiens
(y compris bière et vin) et les alcoolisations aiguës. Ces
alcoolisations sont souvent associées au tabagisme et à la
consommation excessive de café. Les examens biologiques : VGM,
Gamma GT et CD Tect (en complément) donnent une "trace"
chiffrée des effets biologiques liés à l'excès
d'alcool. La négativité de ces marqueurs biologiques ne signifie
pas absence de risque de SAF.
L'entretien et l'examen clinique sont donc essentiels. Dés la
reconnaissance du risque il est nécessaire de chercher à obtenir
le plus rapidement possible le sevrage alcoolique complet. En cas d'échec
du sevrage ambulatoire, une hospitalisation est nécessaire.
Le service du Dr Janicki à Arras propose
des sevrages d'une semaine. Si nécessaire, la patiente pourra être
orientée à la Presqu'île Longuenesse (séjours
uniquement féminins de trois mois) ou en foyer de réinsertion
et d'aide au maintien du sevrage jusqu'à l'accouchement (foyer de
l'association Visa à Lille). Le maintient du sevrage alcoolique est
favorisé par un suivi médical régulier qui associe parfois
un suivi spécialisé en alcoologie (centres d'hygiène
alimentaire et d'alcoologie, associations d'anciens malades). Une documentation
(pour prévenir le SAF) est à la disposition des médecins,
au CHAA d'Arras (O3 21 71 00 44).
Damien Duquesne |